dailymotion-domain-verification=dmwfxme0de7jvxapc Norrland Husky: NICOLAS VANIER : « L’AFFAIRE DES CHIENS »

NICOLAS VANIER : « L’AFFAIRE DES CHIENS »

Nicolas vous parle. Permettez-moi de faire miennes ces phrases écrites par un autre : « La calomnie est un mal séculaire et ordinaire qui atteint beaucoup de gens et c’est aussi, pour chacun de ceux qu’elle frappe, une tragédie singulière. En racontant celle que je viens de vivre, j’espère provoquer une réflexion salutaire sur les nombreux dérapages et sur les lourdes fautes qui se sont produits. Donner du sens à ce combat m’aide à le livrer » Les attaques extrêmement violentes dont j’ai été l’objet ces derniers jours dans la presse et dans les réseaux sociaux m’ont d’abord laissé sans voix. Abasourdi. Effondré. Une fois cette première onde de choc passée, je veux rétablir la vérité sur ce qui s’est passé autour du Camp qui porte – portait – mon nom, afin que ceux qui se plaisent à colporter des rumeurs soient mis en face de leurs responsabilités. Sur la base d’informations fausses ou déformées, reprises, amplifiées et commentées par certains medias sans qu’ils prennent la peine de vérifier quoique ce soit, j’ai été livré en pâture à la vindicte populaire. Il aurait pourtant été facile de vérifier les informations auprès de la SPA officielle, de la Préfecture de la Drôme, de notre vétérinaire, des mushers professionnels, etc. Je comprends que ces images et rumeurs vous aient touchés et parfois révoltés. La cruauté avec laquelle certains ont commenté ces fausses informations est effrayante. Le 13 juillet, le « scandale » éclate : « 61 chiens de traineau retrouvés dans un état cadavérique et appartenant à Nicolas Vanier qui ferme son Camp sont placés à la SPA après que celui-ci les a abandonnés ». Voilà en résumé ce que l’on peut lire de pire ici et là. Odieux mensonges diffusés instantanément auprès du grand public et des associations de défense des animaux qui relaient l’information. Associations pour lesquelles j’ai le plus grand respect pour le travail formidable qu’elles effectuent. En l’espace de quelques heures, moi, Nicolas Vanier, l’amoureux des chiens, ne suis plus qu’un odieux personnage qu’il faut lyncher, lapider sur la place publique, entreprise de démolition encouragée par certains médias en recherche de « scoops » à sensations fortes. On n’imagine pas ce que les mensonges peuvent avoir de monstrueusement violent, de profondément révoltant quand on en est la victime. Voir la rumeur s’emballer sans moyen de rétablir la vérité est une des épreuves les plus dures que j’aie vécue. J’ai encore du mal à trouver les mots pour en parler. Je n’étais pas armé pour y faire face. Aussi, il est temps de livrer ma vérité, de dire ce qui s’est réellement passé : Le Camp, auquel j’ai donné mon nom, a été créé il y a 5 ans avec mes amis pour faire connaître cet endroit magnifique qu’est le Vercors au grand public et lui permettre de découvrir la conduite de chiens de traîneaux tout en offrant aux professionnels un lieu pour entraîner leurs chiens, les héberger et exercer leur métier de guide. Il a donc réuni les animaux de différents propriétaires : tous les chiens ne m’appartenaient pas, loin de là. La décision de fermer ce Camp a malheureusement été prise car les conditions économiques de sa survie n’étaient plus réunies. Le 3 juin, deux chiens appartenant à Alain Brénichot, mon compagnon d’aventure et associé du Camp, s’échappent, par une porte laissée ouverte, de l’enclos dans lequel ils vivent et provoquent des dégâts dans la bergerie voisine, ce que je regrette aussitôt et publiquement par écrit. L’éleveur est indemnisé et la Préfecture de la Drôme réclame que des travaux soient réalisés pour que cela ne se reproduise pas. Le 10 juin, Erwan Mairy, le gérant du Camp ainsi que les associés dont je fais partie, prennent la décision de fermer le Camp. Une petite structure touristique qui, souffrant du ralentissement économique, ne s’en sort plus et doit fermer ses portes. Ceux qui se sont succédé à la direction de ce Camp étaient, comme moi, des amoureux des chiens et de la nature, mais pas des gestionnaires et nous avons perdu beaucoup d’argent. Notre consolation a été le plaisir que les gens ont eu à venir partager de belles expériences. Cette décision que j’annonce publiquement le 23 juin est douloureuse mais d’autant plus inévitable que l’accident a soulevé un tollé chez les éleveurs de moutons de la région. Les différents propriétaires de chiens de traîneau et de chevaux présents sur le Camp doivent donc trouver des solutions pour leurs animaux. Notre intention à tous est d’assurer un avenir heureux pour tous les chiens, et, pour ma part, je trouve une solution pour installer les miens ailleurs. Puisque nous avons décidé de fermer le Camp, les responsables et associés prennent la décision, que j’approuve, de ne pas réaliser les travaux de sécurité coûteux et devenus inutiles, si bien que la Préfecture ordonne très normalement la fermeture administrative du Camp le 7 juillet. Une fermeture exigée pour des raisons de sécurité alors même que l’état de bonne santé des chiens a été vérifié et confirmé, entres autres, par le préfet de la Drôme au micro de France Bleu Drôme Ardèche ce même-jour. Dès lors, et comme l’a confirmé la Préfecture dans un communiqué de presse daté du 16 juillet, je n’épargne pas mon temps ni mon énergie pour aider à trouver les meilleures solutions pour ces chiens qui ne m’appartiennent pas, mais pour lesquels, comme leurs propriétaires, je veux un avenir heureux. J’active mon réseau et tout se passe pour le mieux puisque les chiens sont soit pris en charge par leurs propriétaires, soit placés chez des amis mushers qui sont absolument ravis de les accueillir pour agrandir leurs meutes et développer leurs activités. Ces mushers ne tarissent d’ailleurs pas d’éloge sur les chiens qu’ils récupèrent « en pleine santé et bien dressés » mais ils ne seront jamais interrogés par les mêmes journalistes qui ne vont s’intéresser qu’aux informations « nuisibles ». Début juillet, Alain et Erwan établissent une liste de 10 chiens pour lesquels ils n’ont pas de solution immédiate. C’est alors que la Préfecture de la Drôme et la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations) proposent que l’association Eden Valley, spécialisée dans le chien nordique, proche du Camp et de bonne réputation, s’en occupe (association indépendante qui n’a rien à voir avec la SPA qui sera injustement mêlée à cette affaire). Sans m’en avertir (car je me trouve à ce moment-là à l’étranger), Alain et Erwan confient alors leurs chiens à cette association. C’est donc avec la stupéfaction que l’on imagine, que les propriétaires de ces 10 chiens apprennent par les médias que leurs chiens sont « dans un état cadavérique, bourrés de vers et de puces » ! La suite est abracadabrante : il ne s’agit pas de 10 chiens mais de 61 chiens ! dont une partie aurait participé avec Nicolas à ses expéditions … Beaucoup ont été choqués par les photos diffusées. Vous savez, tout comme moi, que l’on fait dire ce que l’on veut à une photo : nombreuses ont été les personnes qui se sont rendues au Camp cet hiver et ce printemps et qui ont toutes constaté l’excellente santé des chiens et leur joie de vivre. Certains sont fins, effilés, musclés car il s’agit de chiens Alaskan, des chiens croisés avec des lévriers d’apparence maigre, surtout en période de mue, mais qui sont surtout de grands marathoniens. Il est vrai que deux chiens sont particulièrement maigres, l’un a été très malade cet hiver et récupère doucement et l’autre, comme l’expliquera Erwan, est un chien stressé qui mange mal depuis la fermeture du Camp. Mais rien d’alarmant. Au Camp, les équipes disposaient de deux mois de nourriture d’avance et les chiens étaient parfaitement nourris et soignés, ce qu’a confirmé le vétérinaire qui s’en occupe, les vaccine, et fournit, entres autres, les vermifuges distribués quatre fois dans l’année (Lire son témoignage ci-joint). En mon absence et alors que je suis injustement attaqué, les propriétaires des chiens, paralysés par la violence des attaques et par l’importance que l’affaire prend, n’osent et ne savent pas démentir alors que la presse se déchaîne et que certaines associations de défense des animaux se font de la publicité et en appellent aux dons … Lorsque j’apprends « l’affaire », je suis en Chine. Le temps de rentrer, mes démentis et explications n’ont pas d’impact. Quelques-uns, responsables de ces fausses informations rectifient, corrigent, s’excusent mais le grand public doute : « pas de fumée sans feu », d’autant plus que les médias et réseaux sociaux continuent à commenter et à divulguer de fausses informations comme celle, très grave, émanant de l’association Eden Valley (qui s’est depuis excusée) qui a affirmé qu’elle avait accueilli un de mes chiens, « Tagish », avec lequel j’ai traversé la Sibérie en 2005. Une aberration de plus qui ne vise qu’à me faire mal (Tagish est mort de vieillesse il y a 4 ans…). C’est la curée, tout le monde y va de ses commentaires. Je suis dégoûté. J’hésite sur la conduite à tenir. Les conseils qu’on me donne sont contradictoires. Continuer à démentir ou laisser passer l’orage ? Je ne suis ni irresponsable, ni parfait. J’assume mes erreurs lorsque j’en fais et je n’aurais sans doute pas dû donner mon nom à un Camp que je ne pouvais diriger, mais je n’ai rien fait de répréhensible, ni de malhonnête et surtout, jamais je n’accepterai qu’on dise de mes amis, qui ont consacré leur vie à leurs chiens, qu’ils les ont mal soignés. Jamais. C’est pourquoi, dimanche dernier, je suis allé au refuge Eden Valley voir les 10 chiens pour m’assurer de leur état. Ils vont très bien et sont heureux (cf. le communiqué commun que nous avons signé avec la responsable de l’association Eden Valley). Ils vont très bien comme tous les autres : ceux du Camp dont nous avons des nouvelles régulièrement et les miens, que j’ai vus hier encore et avec lesquels je repartirai bientôt. Ceux ci se portent à merveille et c’est dans les yeux plein d’amour de ma chienne de tête ; Burka que j’ai retrouvé un peu de courage et de sérénité après cet injuste lynchage. L’ouragan de mensonges, qui s’est si injustement déclenché, m’a dévasté, moi qui ai consacré et continue de consacrer une grande partie de ma vie aux chiens et à la nature. Mais cette épreuve m’a permis aussi de compter mes vrais amis, merci à eux. Et ceux qui se défilent, prouvent, si besoin est, que le courage n’est plus une vertu très en vogue. Merci d’avoir pris le temps de me lire. Je sais que tout cela est irrationnel et je sais relativiser mais je souffre et cela m’a fait du bien de parler, à vous que j’ai croisés, amis personnels ou professionnels, soutien d’un jour ou de beaucoup plus, à vous qui m’avez aidé, à vous tous qui me connaissez et qui, je l’espère, n’avez pas cru à cette calomnie. Nicolas • La lettre du vétérinaire du Camp : « Je souhaite rétablir la vérité. Les chiens du camp Vanier n’étaient jusqu’à présent ni maltraités, ni décharnés. Le camp a été inspecté plusieurs fois par les services vétérinaires de l’Etat qui n’ont jamais signalé de tels problèmes. J’ai assuré pendant cinq ans le suivi sanitaire des chiens du camp qui comprend la vaccination annuelle complète, les traitements antiparasitaires et les soins vétérinaires. Je peux attester du bon état de santé des animaux au cours de cette période. Je peux également affirmer que les personnes qui s’en occupaient faisaient de leur mieux et étaient animés par une réelle passion pour les chiens. Je veux faire comprendre que les chiens étaient soit destinés aux expéditions de Monsieur Vanier et devaient pour cela être dans un état de forme irréprochable à l’instar d’athlètes de haut niveau, soit destinés à l’activité touristique de traîneau à chiens et étaient pour cela visibles par des clients qui n’auraient pas supporté ce qui a été décrit par les médias. Comme citoyen, je suis indigné de voir colporté le mensonge par la presse; je suis aussi attristé de voir mes concitoyens hurler avec les loups. J’ai choisi mon camp, c’est celui des animaux. Je suis du côté des brebis lorsqu’elles sont attaquées. Je suis du côté de la vérité lorsqu’elle est maltraitée. » Tristan Ruprecht Docteur Vétérinaire J’aime

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