http://www.courrier-picard.fr/region/il-etait-une-fois-un-musher-au-pays-des-betteraves-ia181b0n903777
Il était une fois un musher au pays des betteraves
PUBLIÉ LE 26/12/2016
GUEUDECOURT - Serge Métier participera à la plus grande course du monde en janvier, la Grande Odyssée. Rencontre avec ce musher de Haute-Somme.
Une question qui aurait plu aux Grosses têtes, la célèbre émission de RTL : « Qu’y a-t-il d’aussi improbable qu’une moissonneuse-batteuse en Savoie en hiver ? » Même Bernard Mabille ou Jean-Jacques Peroni n’auraient pas trouvé la réponse : « Un musher dans le Santerre ».
Pourtant, s’il est impossible de trouver le premier, le second existe. Il s’appelle Serge Métier. Il a 48 ans, est dentiste à Bapaume (Pas-de-Calais) et habite Gueudecourt, un petit village d’une centaine d’habitants au nord de Combles. Un musher au pays des betteraves et des céréales ? Rien d’extraordinaire selon celui qui est devenu adepte de raids dans le Grand Nord. « J’habitais à Lille et j’ai acheté un husky, un pur race, car je trouvais cet animal très beau. Il aimait courir et j’avais du mal à le suivre, alors je sortais avec lui à vélo. Et j’ai eu l’idée de monter un club de vélo-chien à Lille. Nous avons eu jusqu’à 70 adhérents ».
Une question qui aurait plu aux Grosses têtes, la célèbre émission de RTL : « Qu’y a-t-il d’aussi improbable qu’une moissonneuse-batteuse en Savoie en hiver ? » Même Bernard Mabille ou Jean-Jacques Peroni n’auraient pas trouvé la réponse : « Un musher dans le Santerre ».
Pourtant, s’il est impossible de trouver le premier, le second existe. Il s’appelle Serge Métier. Il a 48 ans, est dentiste à Bapaume (Pas-de-Calais) et habite Gueudecourt, un petit village d’une centaine d’habitants au nord de Combles. Un musher au pays des betteraves et des céréales ? Rien d’extraordinaire selon celui qui est devenu adepte de raids dans le Grand Nord. « J’habitais à Lille et j’ai acheté un husky, un pur race, car je trouvais cet animal très beau. Il aimait courir et j’avais du mal à le suivre, alors je sortais avec lui à vélo. Et j’ai eu l’idée de monter un club de vélo-chien à Lille. Nous avons eu jusqu’à 70 adhérents ».
Des entraînements de 40 à 60 km
Un jour, sa chienne a une première portée. Serge Métier se retrouver avec six chiens. « Je ne voulais pas m’en séparer et j’avais besoin d’espace. J’ai donc quitté la grande ville pour la campagne et suis arrivé à Gueudecourt ».
L’espace est là, son chenil grandit. « J’ai eu jusqu’à 23 chiens ». Et il décide de changer, passant du pur race à l’Alaskan Husky. Une race différente, dédiée à la chasse. Des chiens qui adorent courir. Que faire avec eux ? Du canicross ? Impossible, ils sont trop nombreux. L’idée de devenir musher arrive très vite. Il ne lui manque que le traîneau. Faute de neige, ce sera soit un quad de 350 kg, soit un kart, un quadricycle tracté par ses chiens. Peu à peu, le virus le frappe. Le loisir devient plus qu’une passion, un mode de vie. Serge Métier emmène sa troupe dans la campagne, autour de Gueudecourt, mais aussi près de Miraumont, Mailly-Maillet où, avec les réseaux de chemins, il peut profiter de parcours d’une centaine de kilomètres.
Un jour, sa chienne a une première portée. Serge Métier se retrouver avec six chiens. « Je ne voulais pas m’en séparer et j’avais besoin d’espace. J’ai donc quitté la grande ville pour la campagne et suis arrivé à Gueudecourt ».
L’espace est là, son chenil grandit. « J’ai eu jusqu’à 23 chiens ». Et il décide de changer, passant du pur race à l’Alaskan Husky. Une race différente, dédiée à la chasse. Des chiens qui adorent courir. Que faire avec eux ? Du canicross ? Impossible, ils sont trop nombreux. L’idée de devenir musher arrive très vite. Il ne lui manque que le traîneau. Faute de neige, ce sera soit un quad de 350 kg, soit un kart, un quadricycle tracté par ses chiens. Peu à peu, le virus le frappe. Le loisir devient plus qu’une passion, un mode de vie. Serge Métier emmène sa troupe dans la campagne, autour de Gueudecourt, mais aussi près de Miraumont, Mailly-Maillet où, avec les réseaux de chemins, il peut profiter de parcours d’une centaine de kilomètres.
« Courir est un plaisir absolu, une récompense. Ils n’attendent que ça »
« Trois à quatre fois par semaine, soit environ une vingtaine d’heures hebdomadaires, nous parcourons de 40 à 60 kilomètres à chaque fois, sur des routes ou des chemins de terre. Dès que je m’approche de mon chenil, alors que ce sont des chiens calmes, ils savent que nous allons courir. Je les mets dans ma remorque. Pour eux, courir, c’est un plaisir absolu, une récompense. Ils n’attendent que ça ».
À force de s’entraîner, de parcourir la campagne samarienne, le voila vice-champion de France en 2010, « alors qu’il y avait des professionnels et que je participais juste pour m’amuser ».
À la tête d’un attelage de 8 à 12 chiens, Serge Métier ne fait pas que se laisser tirer. Être musher demande certaines aptitudes et un entraînement poussé. « C’est très physique. Dans les montées, je ne fais que pousser le traîneau. Piloter ne s’improvise pas, tout marche à la parole, avec le chien de tête qui doit obéir à la perfection au musher. Et ce n’est jamais fiable à 100 %. On peut se faire de belles frayeurs si le chien de tête n’obéit pas ». Ses chiens de tête sont la mère et la fille : Sofia et Earny.
« Trois à quatre fois par semaine, soit environ une vingtaine d’heures hebdomadaires, nous parcourons de 40 à 60 kilomètres à chaque fois, sur des routes ou des chemins de terre. Dès que je m’approche de mon chenil, alors que ce sont des chiens calmes, ils savent que nous allons courir. Je les mets dans ma remorque. Pour eux, courir, c’est un plaisir absolu, une récompense. Ils n’attendent que ça ».
À force de s’entraîner, de parcourir la campagne samarienne, le voila vice-champion de France en 2010, « alors qu’il y avait des professionnels et que je participais juste pour m’amuser ».
À la tête d’un attelage de 8 à 12 chiens, Serge Métier ne fait pas que se laisser tirer. Être musher demande certaines aptitudes et un entraînement poussé. « C’est très physique. Dans les montées, je ne fais que pousser le traîneau. Piloter ne s’improvise pas, tout marche à la parole, avec le chien de tête qui doit obéir à la perfection au musher. Et ce n’est jamais fiable à 100 %. On peut se faire de belles frayeurs si le chien de tête n’obéit pas ». Ses chiens de tête sont la mère et la fille : Sofia et Earny.
« Les gens sont tous de grands enfants quand ils voient mon attelage »
Elles sont prêtes pour la grande aventure, la 13e édition de la Grande Odyssée, à laquelle le maître et sa meute participeront du 7 au 18 janvier, en Savoie et Haute-Savoie (lire ci-dessous). « La Grande Odyssée redonne une bonne image à notre sport, qui a été en démonstration aux JO de Lillehammer, en Norvège. Mais ça n’avait pas pris. Aujourd’hui, il y a un nouvel essor en France, on commence à voir des mushers arriver en Sologne, en forêt de Fontainebleau, dans le massif central. Ceux qu’on voit dans les Alpes sont là pour les touristes, pour faire plaisir aux enfants ».
Et ça, Serge Métier sait aussi le faire : « J’ai déjà participé à l’arbre de Noël d’une grosse usine, faisant arriver le Père Noël en traîneau. Dans le village, également, ça m’est arrivé. Il faut voir les yeux ébahis des gens : ce sont tous de grands enfants quand ils voient mon attelage… »
***********************************************
Elles sont prêtes pour la grande aventure, la 13e édition de la Grande Odyssée, à laquelle le maître et sa meute participeront du 7 au 18 janvier, en Savoie et Haute-Savoie (lire ci-dessous). « La Grande Odyssée redonne une bonne image à notre sport, qui a été en démonstration aux JO de Lillehammer, en Norvège. Mais ça n’avait pas pris. Aujourd’hui, il y a un nouvel essor en France, on commence à voir des mushers arriver en Sologne, en forêt de Fontainebleau, dans le massif central. Ceux qu’on voit dans les Alpes sont là pour les touristes, pour faire plaisir aux enfants ».
Et ça, Serge Métier sait aussi le faire : « J’ai déjà participé à l’arbre de Noël d’une grosse usine, faisant arriver le Père Noël en traîneau. Dans le village, également, ça m’est arrivé. Il faut voir les yeux ébahis des gens : ce sont tous de grands enfants quand ils voient mon attelage… »
***********************************************
La Grande Odyssée, la plus grande course du monde
La Grande Odyssée est à l’attelage ce que l’Ironman d’Hawaï est au triathlon, le Tour de France au cyclisme ou le marathon de New York à la course à pied : la plus grande course du monde. Une cinquantaine d’équipages, les 14 meilleurs mondiaux, une compétition en 10 étapes réparties sur 11 jours et tracées sur un parcours de 620 km avec un dénivelé de 20 000 mètres. Le menu fait peur. « La Grande Odyssée, c’est 70 km par jour, avec des murs à monter et une moyenne de 16 km/h pour les meilleurs, prévient Serge Métier. Ici, c’est plat, mais ce n’est pas de la neige. C’est plus difficile de s’entraîner dans la terre ou la boue. Cet entraînement aguerrit mes chiens ».
Des chiens qui se sont préparés dans des conditions peu avantageuses pour eux, qui adorent le froid. « Courir à -10°C ou -20°C, ils adorent. Ici, il fait entre 0°C et 10°C, il pleut, ils n’aiment pas ça ». Serge Métier a préparé au mieux son attelage de 8 chiens, long de 10 mètres, sur des chemins de terre, dans des conditions difficiles et à des horaires peu enviables. « Les chevaux ont peur de mes chiens et je sortais toujours en dehors des horaires d’ouverture de la chasse pour éviter les accidents ». Il se dit prêt à affronter la grande course. Dont une nuit passée dans un bivouac durant laquelle il devra tout gérer de A à Z : son hébergement, la nourriture et la boisson de ses chiens et lui. Sur son traîneau, il emportera le matériel indispensable : équipement de survie, de secours, vêtements de rechange, lampes, couteau, téléphone, balise GPS.
Son seul objectif ne sera pas le podium, mais le plaisir. « Celui d’être en pleine nature, avec mes chiens ». Il arrivera la veille sur place avec son épouse Christine et son frère Alain, les handlers. Un duo qui pourra l’aider jusqu’à son installation sur la ligne de départ. Jusqu’à la ligne d’arrivée, il ne pourra compter que sur lui-même et ses 8 chiens.
La Grande Odyssée est à l’attelage ce que l’Ironman d’Hawaï est au triathlon, le Tour de France au cyclisme ou le marathon de New York à la course à pied : la plus grande course du monde. Une cinquantaine d’équipages, les 14 meilleurs mondiaux, une compétition en 10 étapes réparties sur 11 jours et tracées sur un parcours de 620 km avec un dénivelé de 20 000 mètres. Le menu fait peur. « La Grande Odyssée, c’est 70 km par jour, avec des murs à monter et une moyenne de 16 km/h pour les meilleurs, prévient Serge Métier. Ici, c’est plat, mais ce n’est pas de la neige. C’est plus difficile de s’entraîner dans la terre ou la boue. Cet entraînement aguerrit mes chiens ».
Des chiens qui se sont préparés dans des conditions peu avantageuses pour eux, qui adorent le froid. « Courir à -10°C ou -20°C, ils adorent. Ici, il fait entre 0°C et 10°C, il pleut, ils n’aiment pas ça ». Serge Métier a préparé au mieux son attelage de 8 chiens, long de 10 mètres, sur des chemins de terre, dans des conditions difficiles et à des horaires peu enviables. « Les chevaux ont peur de mes chiens et je sortais toujours en dehors des horaires d’ouverture de la chasse pour éviter les accidents ». Il se dit prêt à affronter la grande course. Dont une nuit passée dans un bivouac durant laquelle il devra tout gérer de A à Z : son hébergement, la nourriture et la boisson de ses chiens et lui. Sur son traîneau, il emportera le matériel indispensable : équipement de survie, de secours, vêtements de rechange, lampes, couteau, téléphone, balise GPS.
Son seul objectif ne sera pas le podium, mais le plaisir. « Celui d’être en pleine nature, avec mes chiens ». Il arrivera la veille sur place avec son épouse Christine et son frère Alain, les handlers. Un duo qui pourra l’aider jusqu’à son installation sur la ligne de départ. Jusqu’à la ligne d’arrivée, il ne pourra compter que sur lui-même et ses 8 chiens.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire